Cette fin de semaine a été surprenante pour moi, avec les retours de deux textes.
Deux textes parlant d'amour.
Des textes qui font ressortir les qualités littéraires pour l'un, la mélodie pour l'autre.
J'ignore l'origine de la photo et l'identité de la dame. Je sais juste que ses chaussures sont de marque FSJ et que l'image est parue dans Fashion Studio Magazine en 2018. Pour les dames que ça intéresserait, voilà le site (je n'ai aucun lien avec eux) : www.fsjshoes.com
J'ai décidé de mettre les deux textes en ligne dans ce billet de blog, pour les garder en mémoire. Pour les souvenirs auxquels ils me renvoient.
Le premier c'est la célèbre "tirade du baiser".
Edmond ROSTAND l'écrivit pour "Cyrano de Bergerac".
Nous sommes au troisième acte de la pièce.
Roxanne (cousine de Cyrano) est au balcon, Cyrano (qui aime en secret Roxanne) est caché sous le balcon; quant à l'heureux élu Christian, camarade militaire de Cyrano, il aime aussi Roxanne mais lui ne sait, hélas, pas-du-tout parler d'amour...
C'est donc Cyrano qui lui prête sa voix, pour que Christian puisse arracher un baiser à la belle Roxanne:
"Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ?
Un serment fait d’un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ;
C’est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d’un peu se respirer le cœur,
Et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme !"
J'ose espérer que vous connaissiez. J'ose croire que des dames l'ont entendu autrement qu'un soir, au hasard d'une erreur de télécommande sur leur poste de télévision.
Dans un élan de générosité je vous offre la page d'origine.
L'auteur est mort en 1918, il ne m'en voudra pas de concourir à sa célébrité posthume.
Je n'aurai pas cru qu'Edmond ROSTAND, plus de cent ans après sa mort puisse ainsi émouvoir des dames.
Surtout avec l'une des pièces les plus jouées, depuis plus d'un siècle, dans le répertoire français. Avec Gérard DEPARDIEU dans le rôle - titre, pour la meilleure interprétation.
Et je me moque bien là de tous les faux dévots, Tartuffes, et bien-pensant parisiens...
Je garde cette belle tirade au chaud. Au plus chaud de celles qui en sont émues. C'est un modeste trésor de la littérature amoureuse de France, il ne faut pas le laisser perdre.
Second texte, plus moderne, puisqu'il est de 1977; il me vient de Charles DUMONT, un auteur-compositeur-interprète français.
Charles DUMONT, décédé en novembre 2024, a notamment composé pour Edith PIAF "Non, je ne regrette rien" en 1956; chanson qui sera célèbre en 1960, en marge de la guerre d'Algérie, chez les parachutistes et en particulier au 1er REP.
Le texte du jour c'est "Vous, Madame" qu'il chante et dédie largement à Edith PIAF.
Comme les liens vidéo ont la magie de changer souvent, je vous donne ci-après le texte.
Il y a bien une femme qui correspond exactement à ce texte, dans ma vie.
Mais à ma surprise, en quelques heures, j'ai découvert qu'il y en avait d'autres.
Le plus intéressant, en écoutant attentivement cette belle chanson, c'est...
Qu'elles ont de bonnes raisons de le croire !
Les mots sont magnifiquement choisis, d'une grande beauté, d'une grande intelligence.
Comme elles...
Ce n'est pas par accident que nous nous sommes rencontrés.
Je m'en suis éloigné, elles se sont éloignées, mais il a suffit de quelques mots sur Facebook.
La vie nous éloigne, un chant nous rapproche.
C'est surprenant pour moi, mais c'est ainsi. C'est unique. Première fois que je vois cela.
Je vous laisse juger des paroles, vous avez la musique dans le lien vidéo au-dessus.
Vous madame, que j'ai aimée,
En rêve et en réalité.
Vous madame, que j'aime encore,
De tout mon cœur, de tout mon corps.
Vous que je serre, contre moi,
Je ne vous connais, toujours pas.
Vous que dans mes bras, j'ai tenu,
Vous demeurez mon inconnue.
Qu'y a-t-il au fond de vos yeux?
Quel secret? dites, quel aveu?
Qu'y a-t-il dans votre sourire,
Que je ne saurai, jamais lire.
Je ne sais rien de vos pensées,
Et si peu, de votre passé.
Et quand le sommeil, vous enlève,
Je reste en dehors, de vos rêves.
Vous êtes là, vous m'embrassez,
Et vous me dites, que vous m'aimez.
Pourtant malgré moi, je m'inquiète,
Je voudrais savoir qui vous êtes.
Vous madame, que j'ai cherchée,
En rêve et en réalité,
Vous que dans mes bras, j'ai tenu,
Vous demeurez,
Mon inconnue...
~ Charles DUMONT
(1929 - 18 novembre 2024)
Bises aux dames, en premier à celle qui s'identifie le mieux à cette chanson.
Salut aux messieurs, en particuliers ceux dont la plume me permet de vous parler d'amour; ce premier dimanche de l'Avent 2024.
Didier CODANI
A Nice, ce dimanche 1er décembre 2024 vers 18h00
Dans la chaleur intérieure des souvenirs et des mots,
qui laissent le froid de décembre au dehors.
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