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49.3 et Madunuccia

Une fois n'est pas coutume, je vais parler de politique et de religion.

Deux sujets qui dérangent, en bien comme en mal.



L'actualité politique en France c'est une motion de censure qui est lancée après l'utilisation des dispositions de l'article 49.3 de notre Constitution par le gouvernement français, pour faire passer sans vote son projet de "réforme des retraites".

L'actualité religieuse en Corse, c'est à Ajaccio "A Madunuccia". Cette commémoration du vœu que la municipalité avait fait enregistrer par acte notarié en 1656 pour consacrer le 18 mars à la Saint Vierge, au point d'instituer un jour férié sur le territoire de la commune.

Ceci pour remercier Notre-Dame de la Miséricorde d'avoir épargné Ajaccio d'une épidémie de peste.


Pour celles et ceux qui voudraient ricaner sur la crédulité des Corses, je rappelle que sur le continent, à Nice, il existe une "église du vœu" (Notre-Dame des Grâces) qui a été construite presque pour les mêmes raisons de 1836 à 1852 après décision du Conseil Municipal. Presque, car à Nice c'était à cause du choléra et pas de la peste.

Et, juste pour vous réveiller j'ajouterai que la Foi ne se commande pas.

A la différence de la science, bien entendu.


La preuve, c'est qu'en 2020 on nous a tous assignés à résidence pour l'épidémie de COVID-19 et ensuite à la place des prières à la Sainte Vierge, on a fait fabriquer un vaccin qui nous protègerait tous.

Il faut croire que ça n'a pas si bien marché que ça, vu qu'on n'a construit ensuite aucun nouvel hôpital et que pour remercier les soignants, après les avoir applaudis à heures fixes, on les a surtout oubliés sans mieux les payer pour autant.


Pire, on a viré les "mécréants du vaccin" et ils ne sont toujours pas réintégrés deux ans après s'ils ne sont pas vaccinés.

J'ose à peine penser à ce que ça aurait donné si on les avait obligés à prier la Sainte Vierge et qu'on ait ensuite viré des hôpitaux en 1836 ceux qui n'étaient pas baptisés...


Passons, c'était juste pour vous réveiller.


Toujours est-il que tous les députés nationalistes de Corse ont contribué à lancer cette motion de censure du gouvernement actuel. Avec le soutien d'un ami qui n'est plus député, mais qui a siégé dans ce groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), à savoir Jean LASSALLE , ils demandent un vote sur la confiance à accorder au gouvernement.


Depuis 1958, je dois bien vous dire qu'aucune motion de censure (c'est le nom) n'a jamais abouti favorablement. Mais je dois ajouter que cette fois, cela pourrait marcher.

Auquel cas le gouvernement serait dans l'obligation de démissionner.


Personne n'a demandé son avis au ministre de la Justice sur ce qu'il pensait de cette motion de censure. Déjà ce n'est pas obligatoire, et puis, vu la qualité de ses réponses aux députés en ce moment, il valait peut-être mieux éviter. C'est manuel, plus que juridique.


A ce propos, les vrais censeurs-nettoyeurs de l'internet français sont passés, et il ne reste quasiment plus de traces de cet épisode; qui pourtant fera date dans la promotion de l'élégance du langage des signes par un ministre de si haut rang, en France.


Cette motion de censure, nos gouvernants ont déjà pris toutes leurs précautions pour qu'elle n'aboutisse pas.


D'abord en nous assurant comme à chaque fois que si elle passait, ce serait le chaos.

Cela fait toujours peur aux personnes âgées.

Ensuite en menaçant de dissoudre l'Assemblée Nationale, et en renvoyant donc tous les députés essayer de se faire réélire. C'est vieux comme Hérode (demandez à Jésus-Christ, il en a entendu parler) mais ça marche toujours bien.


Vu le manque total de popularité de la réforme des retraites, ces braves députés, ils auraient bien besoin d'y réfléchir à deux fois avant de voter contre le gouvernement.

Les électeurs, ces ingrats, seraient bien capables de les virer au profit de l'extrême gauche ou de l'extrême droite.

En fait, la couleur des successeurs éventuels des députés, Président et gouvernement s'en moquent, c'est pour amuser la galerie. L'essentiel c'est de leur flanquer la trouille de façon assez forte pour qu'ils ne votent pas la motion de censure.

C'est une valeur sure, la trouille.

Perdre fauteuil, portefeuille, et retourner à un métier ordinaire, cela vous fait réfléchir certains élus vite et bien.

Même à droite, on trouve que le centre va trop loin, maintenant.


Sans oublier la rue.

Une belle police que nous avons, qui laisse passer autant d'hommes si bien équipés pour casser... Ce n'est pas nouveau. C'est souvent aux bons moments, sur les bons sujets.

Pour le moment on se contente des pétards, mais la barre du cocktail Molotov approche bien vite.


Sans oublier non plus que les rues des grandes villes deviennent à force de grèves une véritable infection.

Les Parisiens, comme les Marseillais, commencent à apprendre à vivre avec les ordures.

A Paris, s'y ajoutent naturellement les rats (pardon, les "surmulots") qui deviennent de plus en plus hardis, n'ayant jamais été à pareille fête depuis des années.

On en arriverait par se dire qu'il est heureux que les manifestants soient si remuants, sinon les rats (pardon à nouveau, les "surmulots") seraient bien trop visibles.


Cette mi-Carême (oui, pour les Catholiques, nous sommes au milieu du Carême) est d'une violence inhabituelle pour la saison.

Mais que voulez-vous, le Gaulois moyen compte ses points de retraite.

Il comprend peu à peu que tout ceci est monté de longue date pour permettre à de grands financiers, de grands fonds de pension, de se refaire une santé sur son dos.

Et ça l'énerve.

Forcément.


Hors de question qu'on donne la parole au peuple. La démocratie, nos élites le savent, cela peut devenir dangereux. Aucun vote pour ou contre la peine de mort n'a eu lieu par référendum, vu que "ça ne serait jamais passé".


Les grands sujets de société, il faut laisser ça aux gens intelligents.

L'électeur on ne le laisse choisir que pendant des jeux du cirque soigneusement organisés.

Comme, par exemple, une élection présidentielle. Voyez les deux dernières, par exemple.

Sinon, le peuple pourrait très mal voter, comme par exemple en 2005.


Quelle galère pour ensuite vider de son sens le vote et faire l'inverse de ce que le peuple avait décidé. Une vraie malédiction, le vote démocratique, quand c'est important.

Figurez-vous que les gueux et la province avaient voté contre, alors que tout l'Ouest parisien était pour! Presque 55% des français étaient contre l'Europe de la finance!

Inadmissible...


Heureusement qu'ils regardent la télé. On leur a bien fait voir à quel point c'était bête.

Avec quelques bons films le soir et quelques beaux discours, la violente douleur au bas du dos qui leur est arrivée ensuite, ils ne l'ont presque pas sentie...

La démocratie d'avant garde n'a pas su gagner contre les politiciens d'arrière-garde.


C'était il y a bientôt 20 ans, et la même chose pourrait se reproduire pour la réforme des retraites.

Il faudra la faire passer contre la volonté populaire, et sans référendum, bien entendu. Il ne manquerait plus que cela...


C'est en cela que cette motion de censure est intelligente et importante.

Faire dégénérer une manifestation pour que l'on blesse des gens, que l'on effraie le peuple, des experts savent le faire dans des officines pas si obscures que cela.

Sur le continent, on ne croit plus à rien; sauf à l'argent, sauf à la rue.

Avec de l'argent donné aux bonnes personnes, on en fait des choses... dans les rues d'un pays qui ne croit plus à rien.


C'est là que je regarde, plus au Sud, dans une île où l'on se souvient de quatre siècles passés, où l'on occupe les rues pacifiquement, Madunuccia samedi à Ajaccio, San Ghjisè dimanche à Bastia.


Il faut choisir la société que l'on veut pour nous et nos enfants.

Peut-être que Paris a choisi un Xe "village du crack"? J'en doute fort.

Les parisiens n'en veulent pas, en dehors des "humanistes" de banlieue Ouest.

Nous, on a des vrais villages, où l'on ne fume pas la même chose, même s'il nous en arrive aussi, par bateaux.

En attendant, on ne défile pas, en ville, pour "casser du flic" ou "casser les riches" sous prétexte de retraites, qui à 20 ans sont bien loin dans le temps.

Merci à Corse Net Info et Corse-Matin pour les images de ce weekend, sans oublier "Le Figaro" même si là ça date...


Je m'avance peut-être un peu, dans mes conclusions.

Même si je suis convaincu par tant de discussions avec parents et amis que la Corse reste une terre qui n'a pas renié sa Foi.


Nous avons nos tarés, comme partout, et nous avons nos mécréants; comme nous avons nos croyants d'autres religions.

Les autres croyants et les mécréants, tout va bien.

Tant qu'ils ne cherchent pas à nuire on les respecte.

Quant aux tarés, on s'en occupe.

Parfois en passant par le 17, parfois par le 12... Les voies du Seigneur sont impénétrables.

Nos routes sont mauvaises, paraît-il, alors on évite de déranger les Gendarmes pour rien.


Je finirai par moi, et mes lignes au long cours... de ce billet; modestement, car j'ai appris dans mes lectures de Carême d'hier qu'il faut rester modeste.

Ce que je viens de vous écrire ou décrire n'était rien de plus qu'une opinion personnelle.

Tant que nous avons le droit de l'exprimer, je m'exprime.


Il y a une personne que j’aime vraiment beaucoup qui me dirait que j’ai "un très fort besoin de reconnaissance sociale".

Et je lui répondrai (une fois de plus) qu’il ne faut pas qu’elle confonde ce que je ressens face à elle avec ce que je ressens face au reste du monde.


J'ai beaucoup de chance de pouvoir établir, de temps en temps, un dialogue avec quelqu'un qui sait s'adresser à moi franchement, même si ce qu'elle dit peut me déplaire.


Je ne sais que trop que je ne suis - dans bien des domaines - "pas au niveau".

Le pire étant que quand on dépasse le niveau, l’orgueil guette, et me tente irrésistiblement.


Il n'est pas le seul à me tenter, irrésistiblement.

Mais je reste à ma place, tant que je le dois.


J'y resterai, à ma place, tant que je le devrai.

Sans écrire ici plus qu'il ne le faut.


J'ai été bien long, mais je veux au final remettre en ligne une photo de Bavella qui vient d'une autre personne, et que j'ai beaucoup aimée (la photo, pas la personne).

C'est la photo d'un chemin brumeux de chez nous.

Ce chemin de montagne m'a remis en mémoire cette strophe d'Alfred de MUSSET:

"Je ne sais où va mon chemin, mais je marche mieux quand ma main serre la tienne".


Il y a des coïncidences qui valent des rendez-vous...


J'écris sans doute trop...

C'est avec ce bouquet de fleurs du 18 mars au bord de ma fenêtre que je vous salue.


Bonne semaine à toutes et à tous.


Bises aux dames, celle dont la main ne serre pas la mienne en premier,

Salut aux messieurs, ceux qui luttent dans le respect de nos lois, en particulier.


Didier CODANI


A Nice, ce 19 mars 2023 à 20h30



P.S.: Merci à Karine_2B pour la photo de Bavella.

A Marie-Lina pour son soutien moral de (très) loin.

Au père George, à Bastia. Et à un ancien aumônier militaire à Monaco, qui se reconnaitra.

A toutes celles et ceux que je ne nomme pas. Ma famille, et mes vrais amis, qui me lisent.



2 Comments

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monthy62
Jan 03, 2024

bonjour... incroyable comme ce blog est désertique, au niveau des commentaires... il a si peu de lecteurs? même pas chez vos proches, familles, amis??

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internet5621
Jan 03, 2024
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Proches, famille et amis m'écrivent le plus souvent en passant par mon adresse personnelle ou par les réseaux sociaux (Facebook, X/Twitter, LinkedIn) dont j'ai laissé un lieu avec leur logo en haut et à droite de chaque page.

Sur mon blog personnel, je donne mon opinion, mais je ne cherche pas à susciter des polémiques ou à faire de l'audience.

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Alors la fréquentation est ce que les lecteurs souhaitent qu'elle soit.😎

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